Alexia Ledru (Responsable Formation réseau, Atol les Opticiens) montre comment les offres et les parcours de formation, largement digitalisés, de l'école Atol répondent à des enjeux cruciaux : former aux métiers, accroître la performance et valoriser tout un secteur d'activité aux yeux des futurs candidats… Preuve à l'appui : le haut niveau de satisfaction des apprenants, couronné d'un impact positif sur les ventes.
Le métier d’opticien-lunetier connaît, lui aussi, une « guerre des talents »…
Alexia Ledru : Le recrutement sur notre marché de l’optique est sous tension depuis plusieurs années. Les enseignes se développent énormément et nous n’avons pas l’offre qui correspond à la demande. C’est une vraie crise de filière avec un manque d’attractivité du secteur. Il est difficile d’attirer des futurs collaborateurs et de les retenir au sein de la profession, car il y a une prise de conscience du poids de la dimension administrative et commerciale du métier d’opticien-lunetier au quotidien. A cela s’ajoute les difficultés rencontrées par le commerce de détails avec les horaires d’ouverture et le travail le samedi… Il est primordial de recentrer la profession sur ses enjeux de santé visuelle.
Comment attirer vers ce métier ? Quel rôle la formation peut-elle jouer ?
Alexia Ledru : La branche professionnelle travaille sur une orientation stratégique pour valoriser l’aspect professionnel de santé du métier et l’image de cette activité auprès des jeunes. Il faut aussi travailler avec les CFA qui forment les alternants au BTS Opticien-lunetier. En tant qu’enseigne, Atol les Opticiens prend également sa part en développant la marque employeur et la fierté d’appartenance à un métier pluridisciplinaire riche et épanouissant. À notre échelle, la formation est un levier d’évolution des compétences et de carrière professionnelle avec l’ouverture sur le métier d’audioprothésiste, par exemple. Pour ceux qui ne sont pas Opticien-lunetier, la VAE offre une reconversion stimulante.
En quoi consiste le programme École Atol ?
Alexia Ledru : Nous avons créé l’école Atol en 2021 pour justement apporter une solution aux problématiques de recrutement de notre réseau. Depuis, nos Associés ont la possibilité de recruter des profils hors optique, type BAC+2 force de vente, pour que l’école Atol les forme aux fondamentaux de l’optique. Nous avons développé tout un programme de formations sur-mesure, conçu et animé par des formateurs internes expérimentés, pour promouvoir la culture d’enseigne et répondre au plus près des besoins des magasins. Les sessions sont de 2 jours à 5 jours, avec des modules principalement en présentiel et complétés par du distanciel. Nous souhaitons également proposer des classes virtuelles en présence d’un formateur. Notre spécificité est d’enrichir le socle de connaissances théoriques en mettant l’accent sur le training avec des mises en situation professionnelle, des cas pratiques et des jeux de rôle. Cela plaît beaucoup, notamment parce que nos modules e-learning sont catégoriels et innovants : ils représentent entre 20 et 30% de notre offre de formation. Nous avons un fil conducteur avec des modules de prérequis en e-learning, en amont de la formation, et des modules catégoriels et produits à suivre à l’issue de la formation pour conforter les connaissances et accroître les compétences.
On peut parler de blended learning ?
Alexia Ledru : Oui, il s'agit d'un parcours pédagogique alternant du e-learning en amont, des vidéos pendant la formation pour soutenir la montée en connaissance, puis d’autres modules e-learning ciblés pour renforcer les connaissances en fonction des besoins identifiés lors des sessions de formation. Un parcours qui plaît, comme je l'ai mentionné, résultats à l'appui : le taux de satisfaction global est de 4,68 sur 5 ! Notre investissement est salué par 95% des stagiaires qui recommandent les formations de l’école Atol avec des témoignages très positifs. En termes d’impact, les employeurs notent une augmentation de leurs ventes dans les semaines qui suivent avec un panier moyen supérieur au reste du réseau d’environ 7% pour nos stagiaires.
Propos recueillis par Michel Diaz
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